Les comptines enfantines ne sont
pas l'unique utilisation du mode ionien.
De
célèbres compositeurs classiques ont fait usage de ce mode, par exemple
Beethoven dans "l'hymne à la joie", ou Bach dans "Jésus que ma
joie demeure" :
Ce mode se retrouve dans tous les styles
musicaux occidentaux.
Une idée généralement admise est que le mode ionien est un mode "rond", presque parfait dans sa forme. Il est aussi très souvent associé au mot "joie", ce que confirmeraient les titres donnés à leurs œuvres par les
deux illustres compositeurs sus-cités.
Je pense que le mode ionien n’est pas intrinsèquement gai; ce caractère qui lui est attribué relève davantage d’une forme de grammaire musicale fixée par plusieurs siècles d’usage répété de
ce mode majeur en l’associant justement à « gaîté, joie », tout au moins dans la
culture occidentale.
Bob Marley chante "No Woman no Cry", mélodie
écrite en mode ionien :
Sting chante
« I feel so lonely » sur une grille d'accords dont il reconnaît lui-même qu'il l'a empruntée à Bob Marley.
Plagiat ?
Sting a transformé
la mélodie de Bob Marley en "autre chose". Les notes utilisées
sont toujours assemblées en mode ionien, mais il utilise moins de notes dans la
mélodie que Bob Marley; il se sert en outre essentiellement des notes
complémentaires de celles utilisées par Bob Marley. Le résultat ne m'évoque pas
la gaité. J'assume la subjectivité de mon avis : le lecteur pourrait m’objecter
que mon ressenti est appuyé par la répétition lancinante et presque plaintive
du mot "lonely" dans la chanson, ou encore par le choix du texte
lui-même.
Sting parvient
ainsi, sur un chemin aussi balisé que le mode ionien, à proposer un changement
de perspective intéressant, d'autant plus que son approche, en forme de
"négatif musical" de Bob Marley, est minimaliste.
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